vendredi 15 mars 2013


Samedi 9 mars.

Ce soir Fred et Stéphane ont invité le groupe à un apéritif à la centrale électrique.
Nous voici tous réunis dans les locaux techniques autour d’une sangria accompagnée de toasts au pâté basque et au foie gras. Et bien sûr, l’occasion est trop belle pour ne pas passer à côté d’une photo de mission.


Dimanche  10 mars.

Ce matin le ciel a revêtu ses couleurs hivernales. Au loin l’horizon sombre laisse présager de nouvelles chutes de neige. Encore une journée maussade. Je n’ai pas revu le poussin manchot adélie de la météo. Peut-être a-t-il fini par regagner la mer ?

     Le bâtiment 31 (séjour et cuisines) vu du bâtiment 42 (dortoir hiver)

Le bâtiment 31 abrite les cuisines, le séjour où nous prenons nos repas et les salles d’activités où l’on peut lire, jouer aux cartes, au billard ou au babyfoot. C’est le lieu de vie où chacun se retrouve à l’heure des repas et le soir pour des moments de détente. Une passerelle métallique permet de se rendre aisément du dortoir été (appelé aussi le 42) au séjour.
La cuisine est le domaine de Dominique et de Willy. C’est ici que va se jouer en grande partie la réussite de la mission. Dominique notre cuisinier et Willy notre boulanger-pâtissier ont une tâche particulièrement sensible.





A quelques pas du séjour on trouve le bâtiment qui abrite la radio et la gérance postale. C’est ici que nous venons chercher notre courrier. Patrice et Michel nous y accueillent toujours chaleureusement.



A chaque rotation de l’astrolabe Patrice reçoit de nombreux sacs de courrier. Peu sont destinés aux hivernants, la plupart contiennent du courrier philatélique. Beaucoup de collectionneurs sollicitent Patrice pour obtenir des enveloppes revêtues de différents tampons et signées par les personnels de la base.


Lundi 11 mars.

Il a neigé cette nuit sur Dumont d’Urville. Ce matin le soleil était déjà présent lorsque je me suis réveillé. Le temps d’un café et de quelques mots rapidement échangés avec Dominique et Willy déjà au travail, me voilà en route pour la station météorologique.
La station est située dans le même bâtiment que le service de logistique de l’IPEV.
Un long couloir mène à nos locaux. La salle d’exploitation, se situe au fond de ce couloir. C’est là que je travaille avec Emile et Erwan.


Cette station est dédiée à l’observation du temps, à la veille météorologique. Nous effectuons en permanence des mesures de température et d’humidité de l’air, des mesures de pression, de force et direction du vent, de rayonnement global et de durée d’insolation. Nous notons également la visibilité, la couverture nuageuse et le temps sensible, tels que les chutes de neige ou les phénomènes de chasse neige. Toutes les 3 heures un relevé est transmis à Toulouse pour y être traité et rangé dans nos bases de données nationales.
 

Tous les matins, nous élaborons un  bulletin de prévision à l’aide de l’ensemble des données qui sont à notre disposition, nos observations bien sûr mais aussi des cartes de vents, de températures et de pressions issues des modèles américains et européens. Si ces prévisions sont utiles pour planifier l’ensemble des travaux à effectuer en extérieur sur la base, en revanchent elles sont indispensables pour assurer la sécurité des personnes projetant de faire des sorties sur la banquise.
De plus, lors des campagnes d’été nous sommes souvent sollicités afin de fournir une assistance aéronautique à l’hélicoptère de la base ainsi qu’aux avions assurant une liaison avec la base franco-italienne Concordia, la base italienne Mario Zucchelli, la base australienne Casey et la base MacMurdo. Pour cela nous disposons d’une installation sur la piste D10, à 10 km de la base Dumont d’Urville, équipée de capteurs de vent.
 

Enfin nous procédons tous les jours à des sondages atmosphériques. Les sondes sont préparées le matin. Nous calibrons les instruments de mesures et nous vérifions le bon fonctionnement des systèmes GPS et de transmission. Ces systèmes nous permettent de suivre la sonde tout au long de son ascension dans l’atmosphère et d’analyser en temps réel les données de vent, de température et d’humidité qu’elle émet vers la station.
 


Tous les matins entre 9 heures locales et 9 heures et quart, quelles que soient les conditions météorologiques, qu’il neige ou que le vent soit violent, nous lançons une sonde. La sonde est accrochée à un ballon gonflé à l’hélium. Ainsi elle s’élève dans l’atmosphère à une vitesse moyenne de 5 mètres par seconde jusqu’à environ 24 à 25 kilomètres d’altitude. Le ballon d’un diamètre de un mètre au sol va gonfler au fur et à mesure que la pression va diminuer  jusqu’à son point de rupture où il éclate alors.
 

Le sondage de Dumont d’Urville est une donnée très importante pour la météo. Elle entre dans l’ensemble des modèles globaux de prévision numérique du temps. Il y a très peu de points de mesure en Antarctique et notre radiosondage est attendu aussi bien par les modèles européens que les modèles américains et australiens.

Nous effectuons aussi d’autres types de sondages de façon moins régulière, une à quatre fois par mois selon les mois. Il s’agit de sondages d’ozone stratosphérique. Nous ajoutons à la sonde météo une seconde sonde équipée d’un système de pompage de l’air et qui mesure la quantité d’ozone contenu dans le volume d’air aspiré tout au long du sondage. Le ballon qui emmènera la sonde est plus gros, il monte environ à 35 kilomètres d’altitude.

Ce matin la neige avait recouvert la passerelle menant au hangar de radiosondage. Avec l’aide d’une pelle, Erwan et moi avons retiré la congère qui s’était formée durant la nuit.
Nous avons retrouvé sous la neige le poussin manchot adélie. Perdu, certainement désorienté, il avait attendu en vain ses parents et avait fini par mourir de faim et de froid.
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire